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Chasse, pêche, nature et tradition

Ça fait longtemps que je n’ai rien publié sur ce blog, et à vrai dire je manque de sujets sur lesquels parler ces derniers temps. Il y avait pourtant une pêche cet été que je voulais raconter, et aussi une chasse cet automne.La pêche d’abord. Comme chaque été, j’ai péché en mer avec Glenn (le père d’Anne-Inger) et j’ai pu ramener maquereaux, lieus noirs, lieus jaunes, et cabillauds. On a presque assez de maquereaux pour en manger une fois par semaine d’ici l’été prochain!

J’ai aussi eu l’occasion de faire de la pêche en eau douce.Il faut savoir que la pêche en eau douce est bien plus réglementée que la pêche en mer (au moins au niveau amateur). Il y a donc trois moyens de la pratiquer:

  • Payer une licence (chère) et pécher d’un endroit public
  • Être propriétaire d’un bout de rivière ou d’un lac, auquel cas on peut faire un peu ce qu’on veut dedans
  • Connaître un propriétaire susnommé.

On était dans le troisième cas, puisque on a péché dans un lac qui appartient à la femme du fils d’un ami du père de ma femme. Les propriétaires du lac nous ont invités à venir car ils sont très occupés à la construction de leur maison de vacances, et n’avaient pas le temps de pécher cette année. Il faut pécher tous les ans sinon l’année suivante il y a trop de poissons et ils sont tous petits. Bien entendu on s’est dévoués!

Un samedi d’août nous sommes donc partis très tôt (enfin très tôt pour un week-end!) en voiture, puis sommes arrivés sur les lieux après environ une heure et demie de route de montagne. Nous sommes arrivés à un endroit totalement désert et avons cueilli une bonne quantité de molte qui poussaient dans le coin. Au passage j’ai découvert que contrairement aux autres fruits, la molte naît rouge. À ce moment là elle n’est pas encore mure, et il faut attendre qu’elle devienne jaune pour la cueillir. Il faut avoir le coup d’oeil pour les repérer, les norvégiens en ont au moins trouvé deux fois plus que moi…Après direction le lac, et à bord d’une petite barque on a parcouru le lac dans tous les sens et ramené une bonne vingtaine de truites.

On s’est bien régalés! Glenn en a fait frire à la poêle, mais personnellement je les préfère en papillotes. On en a ramené assez pour tenter plusieurs recettes au moins!

Plus récemment en octobre nous avons été invités à une chasse à l’élan. Cette chasse est une longue tradition en Norvège, et avec la disparition de son seul prédateur (le loup), est devenue une nécessité pour éviter une pullulation de l’espèce. Sans régulation il y aurait trop d’élans, ce qui pourrait causer un désastre écologique (sans oublier que les élans agressent les vieilles dames dans les rues… il faudrait vraiment que je retrouve cet article!). La chasse est cependant extrêmement contrôlée, chaque groupe de chasseurs ne pouvant évoluer que sur un terrain précis, ne pouvant chasser qu’un certain nombre d’élans par an, et que des individus d’une certaine taille. Après cette brève introduction destinée principalement à ne pas me donner trop mauvaise conscience d’avoir participé, passons à la chasse elle-même.

Nous étions recrutés en tant que rabatteurs. Notre but était d’avancer dans la montagne en faisant plein de bruit pour amener les élans vers les chasseurs. C’est pas si évident que ça en a l’air. On ne peut pas suivre de sentiers, il faut marcher tout droit (enfin plus ou moins tout droit) dans la forêt, et des fois les arbres sont tellement denses qu’on a du mal à avancer parmi les branches et autres pierres bancales. De temps en temps on se retrouvait en haut d’un caillou qui descendait verticalement sur une vingtaine de mètres et on devait faire demi-tour. De plus on était pas assez nombreux pour faire un cordon efficace, et on ne voyait pas les autres rabatteurs. Il fallait donc se fier à l’oreille pour savoir ou étaient les autres, et tenter d’avancer à la même vitesse pour faire une sorte de ligne qui poussait les animaux vers les chasseurs.

Je me suis bien amusé, à passer le week-end à me crapahuter en forêt en hurlant. Par contre je n’ai pas vu la moindre bestiole, pas même un écureuil. Il faut dire qu’avec le boucan qu’on faisait ils devaient être au moins à une centaine de mètres devant nous! Au final on a eu un élan. On a dû aller chercher des cordes pour tirer l’animal dans la forêt, jusqu’à rejoindre une route d’où il a pu être amené jusqu’à un boucher.

Tous ceux qui ont participé à la chasse ont eu une partie de la viande en récompense, 5kg par personne. C’est bien bon! C’est une viande rouge et ressemble un peu au boeuf, mais avec un goût un peu plus fort. La viande est un peu moins tendre aussi. Maintenant il va falloir essayer les différentes recettes!