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Truites de montagne

Cet été on a encore bien péché avec le père d’Anne-Inger, et notre congélateur est à nouveau plein de maquereaux et de lieus jaunes (mais peu de lieus noirs ou cabillauds cette année). Nous avons aussi eu une fois de plus l’occasion de pécher des truites de montagne, comme il y a deux ans.

Pour rappel, mon beau-père Glenn a un ami d’enfance dont le fils est marié avec une femme qui est propriétaire d’un terrain assez grand en plein milieu de la montagne, avec un lac. Étant propriétaire de ce lac elle dispose du droit de pêche. Nous avons été invités à venir pour une journée.

C’est vraiment un coin perdu au milieu de la montagne. Depuis la côte il faut compter une bonne heure de route pour arriver au village le plus proche, puis de là on a une vingtaine de minutes sur un chemin de terre au milieu des moutons. Ensuite on peut garer la voiture et marcher une bonne heure ou traverser le lac en bateau pour rejoindre leur cabane de vacances (hytte en norvégien).

L’endroit est magnifique. C’est assez sauvage, à part les moutons et deux-trois cabanes il n’y a rien. Quand on atteint le haut d’une montagne on ne voit toujours quasiment aucune trace de civilisation tout autour (même pas une antenne relais GSM, c’est dire! d’ailleurs mon téléphone ne captait aucun réseau, même au sommet). Je m’excuse par avance pour la qualité des photos, prises avec mon téléphone.

(au fond à droite, on peut apercevoir la route par laquelle nous sommes arrivés)

Il y a deux ans, nous avions trouvé plein de molte, ces fameuses baies arctiques au goût si particulier. Cette année est plutôt mauvaise de ce côté, et on en a vu que quelques unes pendant notre balade, même pas mûres.

La pêche aux truites a été un peu plus difficile que la dernière fois. Elles ne se sont pas jetées dans le bateau comme il y a deux ans, cette fois il a fallu les chercher un peu 😉 Mais on a quand même pu en ramener quelques unes.

Les propriétaires des lieux nous ont invités pour un dîner dans leur cabane avec d’autres membres de leur famille, et ils nous ont accueilli comme si on en faisait aussi partie alors que c’était la première fois qu’on se voyait. J’ai été très agréablement surpris, c’était très convivial!

Voici une photo prise depuis le lac, on voit leur cabane au loin (celle du milieu, dans le prolongement de la canne à pêche).

Et voici les truites qu’on a pu ramener:


 

Maintenant il n’y a plus qu’à les manger!

Terrorisme

J’ai entendu à la radio du monde mondial que je n’écrivais pas assez sur mon blog alors je vais tenter de faire un effort! Avant quelques billets sur cet été, je voulais parler de l’actualité chaude de cette rentrée en Norvège, la peine d’A. Breivik.

Beaucoup de Norvégiens ne veulent pas dire son nom et tentent de le paraphraser, tout simplement pour ne pas lui faire de publicité. En effet c’est ce qu’il recherche, et plus il a d’attention, plus il est content.

Pour rappel, cet extrémiste de droite a planté le 22 juillet 2011 une bombe à Oslo devant les bureaux du premier ministre, tuant 8 personnes, puis est allé sur l’île d’Utøya et à tué 69 jeunes du parti travailliste qui y étaient réunis comme tous les étés.

Il y a deux semaines, la « commission du 22 juillet » a rendu un rapport sur le déroulement des évènements et en particulier de ce qui aurait pu être évité. Le rapport est plutôt accablant. Tout d’abord sur la bombe elle-même: il a pu garer une camionette piégée juste devant le bâtiment du premier ministre. Cette rue avait été identifiée comme un risque de sécurité par les services secrets il y a plusieurs années, et un rapport suggérait de la fermer à la circulation. Ceci n’a jamais été fait.

Ensuite la police a été très critiquée sur sa gestion de la crise. Le terroriste était connu des services, avait été repéré sur place, mais son signalement n’a pas été communiqué à temps. De plus elle a pris plus d’une demi-heure pour traverser du bord du lac jusqu’à l’île alors qu’ils avaient plusieurs opportunités de le faire plus tôt. Globalement il y a eu beaucoup de problèmes de communication, et les procédures en place n’ont pas été respectées. C’est sûr qu’avec des « si » on pourrait refaire le monde, et que c’est facile de dire maintenant ce qu’ils auraient dû faire à l’époque, mais j’espère qu’on tirera des enseignements de ces événements et de ce rapport pour améliorer la gestion de crise et pour éviter que ça se reproduise.

En ce qui concerne le procès lui-même, notre extrémiste a été condamné à 21 ans de prison, ce qui est le maximum en Norvège. Mais cette peine est une peine dite « indéterminée », ce qui veut dire qu’elle peut être prolongée (de 5 ans en 5 ans) s’il est toujours jugé dangereux. En théorie il pourrait donc être emprisonné à vie, et beaucoup pensent que ça sera le cas, vu qu’il n’a montré aucun regret durant le procès (il a même annoncé à la fin qu’il était désolé de ne pas avoir tué plus de personnes).

Le système judiciaire norvégien a quelques différences avec le système français. Il est axé sur la réinsertion et la réhabilitation presque autant que sur la répression et la punition. Alors c’est vrai que quand on regarde une prison norvégienne, ça ressemble presque à un hotel. Mais ils considèrent que l’emprisonnement est une punition suffisante (surtout que dans le cas d’une peine indéterminée, c’est un isolement total) et que les prisonniers doivent tout de même être traités avec un minimum de dignité. Ça a l’air de plutôt pas mal marcher, puisque la Norvège a un des taux de récidive les plus bas d’Europe. Et quand je vois des images de Fleury Mérogis, j’ai du mal à penser qu’il n’y a pas de prisoniers qui en ressortent plus dangereux qu’ils n’y sont entrés, ce qui n’est vraiment pas le but.

Le plus important pour les Norvégiens dans ce jugement est qu’il a bien été jugé responsable de ses actes. Le cas contraire aurait probablement été mal perçu par la population, surtout vu son comportement provocateur durant tout le procès, et sur ce qu’aurait coûté un internement psychiatrique sécurisé sur mesure (presque 1,5 millions d’euros par an).