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Chasse à l’élan

Pour la troisième année j’ai participé à une chasse à l’élan dans le sud de la Norvège. Malheureusement cette année on a rien eu. On n’a pas beaucoup vu de traces de passage d’animaux non plus, il sembleraient qu’ils n’étaient pas dans notre coin cette année. Mais ceci ne m’empêche pas de raconter un peu!

La journée commence à 8h le matin. Tous les rabatteurs se retrouvent près du sentier qui mène à la montagne. On part ensemble, puis on se sépare au fur et à mesure jusqu’à ce que tout le monde soit sur son point de départ.

Vers 9 heures on commence à avancer. On forme une ligne qui bouge doucement vers les chasseurs pour rabattre les éventuels élans vers ces derniers. Pour que ça soit efficace il faut que les rabatteurs soient nombreux et qu’ils repèrent où sont les autres pour qu’on avance bien tous ensemble. Donc on fait du bruit et on écoute ceux des autres. Si je sais où est mon collègue sur la droite et celui sur ma gauche, et que je me place au milieu, normalement on devrait tous former une belle ligne qui piège les animaux et les force à partir vers les chasseurs. Simple, non? Mais c’est la théorie… En pratique il y a plusieurs problèmes.

Le premier problème est d’ordre topographique. Voici grosso-modo une vue de la zone du premier rabattage:

Les rabatteurs sont répartis sur la ligne bleue, les chasseurs sur la ligne rouge. C’est approximatif, je ne me souviens pas exactement des frontières est et ouest de cette zone. Mais on voit bien que les rabatteurs tout à l’ouest ont bien plus de chemin à faire que ceux qui sont à l’est. Les premiers doivent donc partir vers 8h45 et marcher rapidement, tandis que ceux tout à l’est doivent partir vers 9h15 et marcher lentement. Même si on se met bien d’accord là dessus, ça ne marche jamais bien. Il y en a qui partent dès qu’ils entendent du bruit au lieu d’attendre, et ils vont trop vite. S’en suivent quelques séances de téléphone arabe (en Norvégien) avec ceux à droite qui demandent à ceux à gauche de ralentir, et ceux à gauche qui n’entendent ou ne comprennent pas tout de suite, et demandent de temps en temps comment ça se passe à droite.

Le deuxième problème est le terrain lui-même. De temps en temps j’ai un gros coup de bol, et le chemin que je dois suivre ressemble à ça:

De temps en temps, c’est plus compliqué. Les photos ne rendent malheureusement pas une bonne impression de la réalité du terrain et de la taille, mais à un moment je suis tombé là-dessus:

Et ce n’est qu’en arrivant au bout que j’ai vu que ça tombait à pic, d’une petite dizaine de mètres. Voici la vue de l’autre côté:

Donc quand ça arrive, il faut trouver un chemin alternatif sur le côté pour contourner. Pendant ce temps-là évidemment les autres avancent et on prend du retard.

Malgré tout cela, le but principal de la ligne qui est de rabattre les animaux vers les chasseurs est quand même en général atteint. Cette année c’est juste qu’il n’y avait pas beaucoup d’animaux. Les chasseurs ont quand même vu un élan, femelle (une élane? 😉 ) mais ne l’ont pas abattue parce qu’ils ont jugée qu’elle avait un poids au dessus du quota fixé (ce qui voulait probablement dire qu’elle était enceinte).

Nouvelle chasse l’année prochaine!

Suite des vacances

Le monde est petit parfois. Quand j’étais étudiant j’avais un ami, Thomas, qui avait une copine norvégienne, Agnès. A l’époque je n’avais pas encore rencontré Anne-Inger et je ne connaissais rien de la Norvège. Plusieurs années plus tard, quand j’ai parlé de ces amis à Anne-Inger, on s’est rendu compte que leur deux familles étaient en fait liées! Il s’avère que la mère d’Agnès et la tante d’Anne-Inger étaient copines quand elles étaient jeunes, et le grand-père d’Agnès était le médecin de la famille.

Le grand-père d’Agnès possède une « hytte » (qu’on traduit souvent par « cabane » mais en fait c’est plutôt « chalet » ou « maison de vacances ») à Hommersåk, près de Stavanger. Thomas et Agnès y vont régulièrement en vacances, et ils nous ont invités pour un week-end.

C’est une hytte assez isolée. Quand le grand-père d’Agnès l’a faite construire, il voulait un endroit tranquille. Comme il était un docteur beaucoup de personnes le sollicitaient en permanence et pour ses vacances il cherchait un endroit avec le moins de contact possible avec le monde extérieur. Et encore aujourd’hui, on ne peut pas la rejoindre directement par la route et il n’y a pas d’eau courante (mais quand même l’électricité, seule concession à la modernité!).

Donc nous sommes arrivés en voiture, que nous avons garée près d’un quai. De là on peut se rendre à pied à la hytte, ou couper par la mer en prenant une barque (merci à Agnès qui a bien ramé! 😉 ). La hytte est quasiment au bord de la mer…

On a passé un très bon week-end là-bas, très détendu. Le coin est superbe avec des paysages magnifiques. On a fait une balade à pied parmi plusieurs lacs aux alentours, malheureusement un peu sous la pluie et avec des bottes en caoutchouc pour la boue, mais on a quand même pu admirer la nature aux alentours.

Et voici la vue depuis la hytte:

Sinon j’avais précisé au début de l’article qu’il n’y avait pas l’eau courante. Alors comment ça marche? Pour commencer il pleut comme vache qui pisse dans le coin, donc on récupère l’eau de pluie:

L’eau ainsi récupérée sert pour la toilette, et aussi la cuisine après l’avoir fait bouillir. On peut éventuellement la boire mais ils préfèrent l’eau minérale. Et enfin, je ne peux résister à l’envie de montrer les toilettes:

C’est un système sans eau qui est assez populaire dans les hytte en Norvège, mais c’était la première fois que j’en voyais une en vrai. C’est plus efficace que des toilettes sèches et plus hygiénique aussi, parce que ça brûle tous les déchets. Par contre c’est un peu délicat à utiliser.

Un bon week-end donc, dépaysant, bien reposant et assez rigolo pour Philéas, le fils de Thomas et Agnès, qui a participé à la pêche de 6 maquereaux juste avant notre départ le dimanche. Merci encore à Thomas et Agnès, et aux parents d’Agnès pour leur accueil.