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Et la crise?

Si vous n’étiez pas en train d’hiberner ces derniers jours, vous ne pouvez pas ignorer que nous traversons une grave crise financière en ce moment. Alors je suis comme vous, j’y comprends rien… Je suis l’actualité française par internet, principalement par le feed RSS de Google et Rue89 (j’ai arrété lemonde.fr, il y avait trop d’âneries). Au passage j’aime bien ce dessin, vu sur Rue89:

Donc en France, on refait comme pour le nuage de Tchernobyl, le crack n’arrivera pas jusqu’au frontières françaises, bloqué par l’océan Atlantique (enfin si j’étais en Bretagne en ce moment, je penserais peut-être à aller passer quelques semaines de vacances en Lorraine quand même, juste pour être sûr…). Les politiques se relaient pour rassurer tout le monde, surtout gardez vos économies à la banque. Il est impossible qu’une banque française fasse faillite, et si elle fait faillite, il y a une assurance. Alors j’y comprends rien, mais je sais faire une division. J’aimerais bien qu’on m’explique comment le Fonds de Garantie des Dépôts va pouvoir assurer tout le monde à hauteur de 70000€ alors qu’en faisant une simple division du montant des fonds disponibles par le nombre d’habitants en France on arrive à à peine 30€ par personne. Mais bon, je suis pas économiste… (par contre je peux prédire que vu les guignols qui sont au pouvoir, c’est pas difficile de deviner qui sera servi en premier)

Mais parlons plutôt de la Norvège. Alors ici tout le monde se veut rassurant également. On envisage même pas de faillite d’une des banques norvégiennes. Le discours est qu’elles se sont beaucoup moins exposées que les banques US. De plus l’économie norvégienne est toujours dopée par le prix élevé du pétrole (et oui, ici c’est un avantage, on en exporte du pétrole!) ce qui devrait atténuer les effets d’une crise financière internationale. La bourse d’Oslo a quand même fait du yoyo ces derniers jours, et la ministre des finances norvégienne s’est dite « inquiète »… à suivre.

Pour l’instant les craintes des norvégiens sont plutôt à deux autres niveaux. Tout d’abord les taux d’intérêts entre banques n’a cessé d’augmenter depuis cet été, avec comme conséquences une augmentation des taux des prêts immobiliers (en ce moment ça se négocierait dans les 10-12%). Deuxièmement le fond de pension public norvégien, chargé d’investir les bénéfices des ventes du pétrole, s’était lui fortement exposé sur le marché américain, et a probablement perdu beaucoup suite aux faillites. Par contre ils ne présentent un bilan qu’une fois par an, donc aujourd’hui personne ne peut dire combien d’actions ils avaient, ni combien ils ont perdu. Pratique… Certains parlent quand même de 8 milliards de couronnes (1 milliard d’euros) évaporés suite à la faillite de Washington Mutual, ainsi 14,5 millions d’actions Lehman Brothers. Personne ne peut encore dire quelles conséquences ça va avoir sur le fonds de pension (et ma retraite de dans 40 ans).

On remarque aussi un ralentissement de l’économie intérieure norvégienne, avec le secteur de l’immobilier en déclin (y compris les nouvelles constructions) depuis le début de l’année, les ventes de bateaux et voitures qui ralentissent depuis cet été, et maintenant le secteur des sports et des loisirs qui rame un peu (sans jeu de mots). L’optimisme n’est donc pas de mise, même si tout cela semble être une tendance plus générale que la crise financière, et n’en est donc peut-être pas une conséquence.

L’avantage du blog c’est que dans six mois je pourrai revenir, voir ce que j’avais écrit à l’époque et commenter, pour dire si on s’était inquiétés pour rien ou alors si on était vraiment naïfs. Enfin je ne pourrai le faire que s’il y a encore de l’électricité en France dans 6 mois, vu que le serveur hébergeant ce blog est toujours là-bas! 😉

Mise à jour: écoutez cette magnifique émission de France Inter: là bas si j’y suis, ça aide à comprendre.