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Travailler en Norvège

Ami cadre, tu en as marre de travailler 50 heures par semaine, de perdre tes RTT, les jours fériés, et la cinquième semaine de congés payés? Ami non cadre, tu en as marre de cette barrière entre non ingénieurs et ingénieurs dans l’entreprise, qui t’empêche de progresser comme tu le voudrais? Alors bienvenue en Norvège! Plusieurs personnes m’ont demandé comment faire pour venir travailler en Norvège, si c’était difficile, alors voici quelques conseils…

D’abord sur les conditions de travail. Comme j’ai déjà pu le dire sur ce blog, je trouve les conditions bien meilleures qu’en France. La semaine de travail est à 37h30, et toute heure supplémentaire est notée, et soit payée, soit récupérable. De plus l’ambiance au bureau est beaucoup moins stressée, et les employeurs sont plus sympas avec leurs employés, le marché du travail étant assez tendu.

Niveau langue, parler Norvégien serait un plus, mais une bonne maîtrise de l’anglais peut être suffisante au début, surtout dans les métiers techniques. Je parle ici d’ingénierie parce que c’est ce que je connais le mieux, mais j’ai entendu qu’il est aussi facile pour un étranger qui ne parle pas norvégien de trouver un emploi dans le secteur du tourisme (hôtellerie, restauration…)

Pour les renseignements pratiques, le gouvernement norvégien a créé un site web en français ici, avec en particulier cet article: « Vivre et travailler en Norvège: le guide« . Il faut en particulier savoir que les citoyens européens peuvent habiter en Norvège pendant 3 mois sans permis ou visa particulier, puis trois mois supplémentaires s’ils sont inscrits en tant que demandeurs d’emploi.

Le site numéro un pour les annonces d’emploi est Finn.no. Beaucoup d’annonces sont en Norvégien, mais maintenant les outils de traduction de Google permettent d’en comprendre le sens. La traduction n’est toujours pas parfaite, mais suffisante dans de nombreux cas.

Le reste de la recherche d’emploi ressemble beaucoup à ce qu’on peut trouver en France. Pour ma part j’ai eu tout d’abord un entretien téléphonique, suivi d’un entretien en face à face en Norvège (la société de recrutement m’a remboursé le billet d’avion). Une différence tout de même, les norvégiens aiment avoir des recommandations d’amis, collègues, clients/fournisseurs, et même responsables hiérarchiques. Pour m’a part ils m’ont demandé des coordonnées, au moins téléphoniques, et ont appelé certaines de mes références. Il vaut donc mieux partir en bon termes avec son ancien employeur!

Après pour l’arrivée en Norvège j’ai déjà raconté pas mal d’aspects pratiques de l’installation, je ferai peut-être un résumé un de ces jours!

Mise à jour du 20 juillet 2010: je reçois vraiment trop de commentaires de personnes cherchant du travail en Norvège. Je suis désolé, mais je ne suis pas une agence de recrutement et je ne peux pas vous répondre grand chose 😉 Regardez déjà les liens que je mets ici. Les commentaires sont maintenant fermés.

Secourisme

Mardi dernier on a eu un cours de premiers secours à mon travail. Mon dernier datait de plus de dix ans, pour un brevet de plongée, et le rappel était bienvenu!

On a donc eu deux charmantes formatrices pendant 4 heures pour nous parler des premiers secours. C’était en norvégien, mais j’ai pu comprendre l’essentiel parce que c’était des choses que j’avais déjà vues. Il y a des petites différences avec ce que j’avais appris, notamment sur le massage cardiaque. Je me souvenais qu’il fallait faire 15 massages cardiaques entre deux bouche-à-bouche, mais là elles disaient d’en faire 30. Je ne sais pas s’il s’agit d’une différence entre la France et la Norvège ou si les consignes ont évolué en 10 ans. J’ai aussi appris que la nitroglycérine était indiquée pour soulager la douleur en cas d’une crise cardiaque. Je vais peut-être garder un bâton de dynamite sur moi pour pouvoir le croquer au cas où…

Le numéro des urgences en Norvège est le 113 et pas le 112 comme partout ailleurs en Europe, c’est bon à savoir! Si on fait le 112 en Norvège on tombe sur la police.

L’après-midi elles ont formé les secouristes du boulot à l’utilisation d’un défibrillateur automatique. Il a l’air globalement simple à utiliser, il prend le pouls et parle pour dire ce qu’il faut faire (en suédois sur la vidéo de démonstration, mais peut-être que celui qu’ils ont parle norvégien). En tous cas j’espère qu’on aura pas à s’en servir! 😉

Un ptit tour en Suède

Ces deux derniers jours j’étais chez SAAB à Linköping pour une réunion de travail sur le projet principal qui m’occupe ici. Comme la dernière fois on a fait un « petit » détour par Copenhague pour le trajet Oslo-Linkøping. Par contre cette fois la réunion était dans les bêtiments SAAB, et pas juste à l’hôtel. Le site est immense, je n’ai pas compté le nombre de bâtiments mais c’est immense. Même l’aéroport appartient à SAAB (ils font leurs vols d’essai ici). C’est d’ailleurs assez marrant, parce que à la fin de la réunion j’ai pu partir rejoindre l’aéroport, et en dix minutes à pied j’étais dans le terminal. Pratique, non?

Mais ce que je voulais dire surtout c’est que j’ai enfin pu voir un avion de près! J’ai pu monter dans un Gripen 39D instrumenté pour les vols d’essai. Malheureusement je n’ai pas pu m’assoir dans le cockpit, ils avaient enlevé les sièges pour maintenance. J’ai pu par contre mettre la tête à l’intérieur et voir tous les instruments (enfin maintenant ce sont des écrans LCD partout) et l’affichage projeté sur la vitre devant le pilote. Impressionnant!

Skidag

Vendredi dernier c’était le ‘skidag’ organisé par la boite, une journée au ski tous frais payés!

On est allés à la station d’Hafjell, qui est un domaine skiable situé au nord de Lillehamer (elle-même au nord d’Oslo, et de nous). Après un trajet de 2 heures en voiture, on est arrivés sur place jeudi soir pour une petite fête avec un repas (assez arrosé je dois dire, et c’est quelque chose de se faire servir du champagne et du cognac par le patron ;). Ensuite une nuit à l’hôtel, puis vendredi, ski! La station est située entre 200 et 1000m d’altitude, et les conditions étaient idéales pour la neige (entre -7°C et -3°C). Malheureusement le temps était couvert et on n’a pas vu beaucoup de soleil.

Voici quelques photos:

On avait le choix entre ski alpin et ski de fond. Pour ma part j’ai choisi le ski de fond à cause de mon genou et aussi parce que je voulais progresser 😉 Je trouve que je me suis pas mal débrouillé! J’ai arrêté après 6km parce que mes jambes commençaient à faire mal.

Et j’ai pu voir aussi le kit standard du norvégien qui fait du ski de fond. Une petite valise avec tout plein de cires pour différentes températures et les outils qui vont bien pour l’appliquer. C’est assez impressionnant!

Période d’essai

Aujourd’hui j’ai passé les six mois travaillés en Norvège chez mon nouvel employeur, c’est donc la fin de ma période d’essai. Pour l’occasion j’ai reçu une lettre qui confirme mon embauche, sous réserve d’obtention de mon accréditation confidentiel défense (enfin son équivalent OTAN, je ne connais pas le nom). Et j’ai eu une petite augmentation sympathique!

Les salaires sont en fait calculés en fonction d’une grille, elle même établie principalement en fonction de l’ancienneté. Mon précédent salaire était calculé en prenant en compte un diplôme d’ingénieur obtenu en 2003, alors que je l’ai eu en 2000. C’est ma thèse que j’ai eu en 2003… Ils m’ont donc rendu 3 ans d’ancienneté d’un coup.

Bilan? Plus de 1000€ bruts de plus par mois, portant mon salaire annuel au dessus de la barre symbolique du demi-million de couronnes. Une très bonne surprise donc!

J’ai la solution contre la baisse du pouvoir d’achat, viendez en Norvège! Ou sinon demandez à notre cher gouvernement d’arrêter de vider les caisses (mais sur ce coup je trouve Maitre Eolas un peu de mauvaise foi, je suis sûr que le ministère aux 3 ‘i’ a une carte Flying Blue Platinum, et par ce biais réalise de substantielles économies).

Immersion

La semaine dernière j’étais en déplacement trois jours. D’abord deux à l’aéroport d’Oslo pour une réunion d’avancement avec des clients suédois. Comme d’habitude c’était dans un mélange de norvégien/suédois, et j’arrivais à suivre la plupart du temps. Mais des fois ils se mettaient à parler vite et là j’étais complètement lâché!

Vendredi c’était à Lillestrøm (entre l’aéroport et Oslo) pour une journée de formation fait par un de nos fournisseurs. Le sujet était la réduction de la consommation dans les circuits utilisant les composants programmables Cyclone III d’Altera. Et la formation était elle aussi en norvégien! J’ai pu suivre là aussi la plupart du temps (le norvégien technique étant plus simple à comprendre que le norvégien quotidien) et j’étais aidé par la présentation sur l’écran qui elle était en anglais.

On est reparti avec un kit de développement « low power reference platform », qui est un circuit comprenant le fameux Cyclone III (plutôt dans le bas de la gamme (dans les 100 000 portes logiques programmables « seulement », sans compter la mémoire et les multiplieurs embarqués), une mémoire flash, une mémoire RAM, un lecteur de carte SD, un petit afficheur, une batterie Li-Ion avec son chargeur et une sortie audio avec une prise casque. Bien entendu avec cette carte ils livrent une configuration et un logiciel de démonstration qu’on peut charger dans la carte, pour en faire… un baladeur mp3! Et ça marche plutôt bien. Il peut lire tous les mp3 mis sur la carte SD (ils ont fourni une carte de 1Go avec). Voici une photo du joujou (j’ai mis un CD pour qu’on ait une idée de la taille):



Plus sexy qu’un ipod quand même, non?

Voyage à Trondheim

Le recrutement est difficile en Norvège. Il y a un déficit d’ingénieurs, et ici ce sont plutôt les entreprises qui cherchent des candidats que l’inverse. NTNU, une université de sciences et technologies très réputée située à Trondheim, a organisé une journée de rencontre avec les entreprises qui recrutent. J’y suis allé avec un collègue pour représenter notre boite. On avait une démonstration d’un système actuellement en développement permettant de synchroniser deux boites reliées par plus de 30m de câble à moins de 10ns près. Oui je sais pour un non technicien ça n’a pas l’air impressionnant, mais c’était avec un oscillo, des fils partout, et deux PC qui affichait tout un tas d’informations sur la synchro. C’est typiquement le genre de truc qui va attirer les geeks électroniciens, et c’est justement ce genre de personnes qu’ils veulent recruter. Et ça marchait plutôt bien! (pour les techniciens qui se poseraient la question, notre câble de 30m mettait 200ns à transmettre un signal d’un bout à l’autre. Synchroniser à 10ns près semble moins simple d’un coup, non?)

Donc ma journée à commencé à 5h30 du matin pour prendre un taxi. 30 minutes et 800 couronnes (100 euros) plus tard on était à l’aéroport. On a pris un avion jusqu’à Trondheim, qui a dû mettre dans les 50 minutes.

Ensuite à nouveau un taxi, jusqu’à l’université, pour un peu plus long et le même tarif que le premier. La journée de rencontre était de 10h à 16h et on a beaucoup parlé, moi en anglais et mon collègue en norvégien.

Après avoir tout rangé on a décidé de marcher un peu dans la ville et de prendre un bus jusqu’à l’aéroport. Trondheim a l’air d’être un endroit très agréable où vivre. Malheureusement il faisait déjà nuit et on ne pouvait pas apprécier vraiment les lieux. Il faudra que j’y retourne un jour, mais en été.

On est arrivés à l’aéroport 2 minutes avant la fin de l’enregistrement, et la fille derrière le guichet avait des problèmes avec son ordinateur pour nous enregistrer et a bien passé 5 minutes à insulter son écran dans un dialecte local très rapide (mon collègue comprenait parce qu’il était du coin, mais moi les seuls mots que j’ai pu identifier étaient de l’anglais « flight closed »). On a pu finalement avoir nos cartes d’enregistrement et prendre l’avion. Ensuite, taxi jusqu’à la maison, vers 21h.

Ce qui est marrant c’est qu’on a payé plus cher de taxi que d’avion. Il faut dire qu’on aura aussi passé plus de temps dans les taxis que dans l’avion!

Sinon il faut déclarer chaque heure travaillée, donc j’ai dû déclarer l’équivalent de deux jours. Ca veut dire que je peux récupérer l’équivalent d’une journée quand je veux. Ca c’est quand même vachement bien!

Retour de la Suède

La semaine en Suède s’est très bien passée. Malheureusement je n’ai pas pu visiter beaucoup la ville, je n’ai pu le faire que le soir quand on partait diner. Le centre-ville avait l’air sympa, avec des rues piétonnes et pas mal de boutiques et restaurants. On a aussi passé une soirée dans un bar (malheureusement un bar sportif avec des matchs de foot sur grand écran y compris dans les toilettes, pas trop mon truc… 😉 où la bière est quand même bien moins chère qu’en Norvège… 54 couronnes la pinte de Hoegarden, soit environ 5,8 euro.

Pour le retour vendredi soir on est allés à l’aéroport international de Linköping (au terminal 1 avec ses 2 portes) ou on a pu attendre dans la salle prévue à cet effet en admirant la boutique duty free qui a fermé il y a plus de 5 ans et un restaurant qui n’avait pas l’air d’aller mieux. On a pris un vol pour Stockholm dans un JetStream Super 31. 18 passagers, un bruit épouvantable (encore une fois merci mon casque qui isole très bien!), et très secoué. Par contre il n’y avait pas de séparation entre la cabine et les pilotes, et on voyait tous les instruments. J’ai donc pu admirer la piste d’atterrissage de Stockholm toute illuminée, et l’approche de l’avion en ligne plus ou moins droite (il y avait du vent). Ensuite le vol pour Oslo était dans un 737, plus classique mais aussi plus silencieux.

Pour montrer les trajets directs que j’ai faits, voici une carte avec en vert l’aller et en rouge le retour:


Travail en suède

Le réunion en Suède se passe bien, toujours en chaussettes. J’ai même vu un suédois qui se balade avec son chausse-pieds.

Je pensais avoir tout vu en matière de petits déjeuners (mon colocataire à Rennes trempait ses tartines de rillettes dans son chocolat au lait, il parait que ca se fait au Mans) mais ce matin j’ai vu un norvégien se faire une tartine de pâté de foie, recouvert de compote de pommes.